27 juil. 2010

Train... de vie


J'aime observer les gens dans les gares.
Ce qui m'attire, c'est le fourmillement des voyageurs, ceux avec les valises, ceux qui marchent le nez en l'air à la recherche du tableau d'affichage, les stréssés qui ont peur de rater leur train ou de se tromper de quai. Les perplexes qui ne trouvent pas leur direction. La mère de famille qui recompte ses enfants pour ne pas en oublier un quelquepart. L'homme d'affaire, blackberry à la main, pour qui le temps d'attente est synonyme de travail. Le jeune couple qui se bécote sur l'escalator, empêchant l'homme préssé (celui au blackberry) de les doubler. La dame âgée qui cherche du regard une bonne âme qui voudra bien jeter un oeil sur ses valises pendant qu'elle va aux toilettes. En général, la "bonne âme", c'est moi. Et quand je fais le vigile des bagages, je ne peux plus regarder les gens.

Tout ça m'a donné faim, je me dirige vers la seule et unique sandwicherie de la gare de Roissy : un PAUL. Bon, je ne suis pas fan de l'enseigne, mais c'est ça ou rien.
- bonjour, je voudrais un sandwich poulet crudités.
- j'ai plus.
- ah, bah un jambon crudités, alors
- j'ai plus.
- un crabe ?
- j'ai plus.
- Bon, dîtes-moi ce que vous avez, ça ira plus vite. Un repérage rapide de l'étalage me permet de constater que 3 sandwichs se battent en duel.
Je suis donc repartie avec un sandwich jambon fumé crudité pavot, histoire de m'en coller plein sur les dents. A 5,30 euros le casse-croute, je n'en perds pas une miette, encore moins une graine de pavot. Pareil pour la bouteille d'eau, à plus de 2 euros les 50 cl. A ce prix là, elle ne sort pas du frigo, faut pas exagérer non plus.


Mon TGV arrive enfin, je monte dans la voiture et m'installe confortablement pour terminer mes 1 euro d'Evian qu'il me reste à boire, soit 25cl.
C'est bon, maintenant je peux observer les gens dans le train...

17 juil. 2010

Comment relativisier ?

Ce matin, à la radio, vers 10 heures, quand ils on annoncé que le gagnant de l'Euromillion était français, j'ai tendu l'oreille. Les mains agrippées au volant, sourire aux lèvres, je me suis mise à rêver : que faire des 42 millions ?
Aurais-je assez d'une vie pour en profiter ?
Est-ce que cette somme rend heureux ?
Comment en faire profiter intelligemment ?
Je me souviens de cette émission, je crois que c'était Envoyé Spécial, sur les gagnants du LOTO, 20 ans après. Pour quelques uns, l'argent n'a pas fait le bonheur. Leur vie était devenue synonyme de désespoir, ruinés, sans amis, seuls, et tristes.
Et puis d'abord, il a été validé où, le bulletin gagnant ?
Dans la Sarthe... ah, je peux me reconcentrer sur la route : c'est pas moi ! Faut peut-être que je ralentisse, il est où ce radar, déjà ? Je connais cette autoroute par coeur, mais pas l'emplacement de ces fichus radars.

Ce midi, à la radio, quand ils ont annoncé le décès de Bernard Giraudeau, j'ai tendu l'oreille aussi.
Il avait 63 ans. Les mains sur le volant, le visage affligé, je me suis posé des questions :
N'est-ce pas trop jeune pour mourir ?
Comment vit-on quand on se sait condamné par cette saleté ?
Le hasard fait que je venais d'assister à des funérailles, d'un homme, du même âge que cet acteur, décédé du même mal.

Ce matin, je n'ai pas gagné à l'Euromillions. Mais ce midi, je m'en fichais pas mal.

8 juil. 2010

Twilight chapitre 3 : pas mieux, pas pire que les 2 autres.

Avis aux midinettes de tout âge qui n'ont pas encore vu TWILIGHT 3 : vous allez A-DO-RER ! Pour ce troisième volet, ça minaude, ça minaude...

La salle de cinéma dans laquelle j'ai assisté à la projection, mercredi soir, était remplie de "moins de 20 ans" avec smartphone dans la main gauche, la droite servant à mettre le statut Facebook à jour : "ouah trop cool je vais voir Twilight 3 !" ou un truc dans le genre.
Curieusement, à la fin des publicités et pile poil au début du film, les "chuuut" ont envahi la salle, de toute part, en dolby surround. Oui, la salle, quasi 100% féminine réclamait le silence total afin de contempler les acteurs et s'adonner aux "ahhh" et autres "ohhh" dès que l'un d'entre eux bougerait ses lèvres ou montrerait un poil de son torse. Ah non, ils ont pas de poils !
Début du film, tout le monde éteint son Facebook (ou son Twitter ?). Mais une petite lumière blanche attire mon oeil sur la droite. Deux fauteuils à côté de moi, un jeune homme surfe discrètement sur l'équipe.fr, tandis que sa compagne , à la pupille dilatée, et l'oeil humide, frétille à la vue d'une scène où Edward embrasse Bella.

Arrrrghhh ! mais oui, le foot ! Il regarde le résultat d'Allemagne-Espagne, la demi-finale de la coupe du monde !
Bon sang, dommage qu'il ne soit pas à côté de moi, je lui aurais demandé de partager les infos footbalistiques lors des scènes un peu longuettes (et il y en a pléthore !).
Cet intermède m'a fait perdre le fil du scénario. Bon, qu'est-ce qu'il dit le gars blafard, là ? Qu'il aime Bella, non c'est pas ça. Un discours puritain sur le mariage ? non, c'est pas ça non plus.
Ah, oui, il veut s'occuper des méchants. L'avantage avec un film comme Twilight 3, c'est que mon esprit peut vagabonder quelques instants, cela n'entrave pas à la bonne compréhension du film.

Quoi, je suis méchante ? Et encore, je m'auto-censure...

2 juil. 2010

L'illusionniste, un film magique !


J'ai profité de la Fête du cinéma pour aller voir deux films :
Le premier, un blockbuster attendu, le 4e volet de SHREK, l'ogre vert. Je vous le conseille en 3D, si votre ciné le propose, ne serait-ce que pour voir les pubs qui précèdent le film, et rester ébahi devant les M&M's qui volent au dessus de votre tête. C'est presque gagné, j'ai failli acheter les bonbons aux cacahuètes aujourd'hui...
Quand au film en lui-même, j'avoue qu'il est assez réussi, même si j'ai moins ri qu'aux deux premiers.

Sinon, un autre film sorti le 16 juin mais peu médiatisé est une véritable pépite. Il s'agit du film animé L'ILLUSIONNISTE, de Sylvain Chomet, à partir d'un scénario de Jacques Tati.
Ce film est un véritable hommage au music-hall. Le prétexte est de raconter les aventures d'un prestidigitateur, qui nous bluffe avec ses jeux de cartes ou son lapin facétieux sorti du chapeau. L'artiste, qui a du mal à enchaîner les contrats, part tenter sa chance au Royaume-Uni. Dans ce film, on est ému par la vie chaotique de ces saltimbanques, obligés de se produire de ville en ville, pour survivre. Des personnages très hétéroclytes, à la fois tristes, poétiques mais toujours amoureux de leur métier, leur passion : la scène.
Si le dessin rétro et la quasi absence de dialogues peut refroidir le jeune public, habitué aux films d'animation nouvelle génération, le déroulement est quant à lui complètement burlesque.
Seule ombre au tableau : la femme est représentée de manière un peu rétrograde, mais la justesse du scénario fait oublier ce détail, finalement.
Ce film donne envie de (re)découvrir Tati, et vite !

Si ce n'est pas déjà fait, courrez-y vite !

lien : http://www.lillusionniste-lefilm.com/#/home

(texte modifié le 3 juillet à 14h00)