Ce matin, à la radio, vers 10 heures, quand ils on annoncé que le gagnant de l'Euromillion était français, j'ai tendu l'oreille. Les mains agrippées au volant, sourire aux lèvres, je me suis mise à rêver : que faire des 42 millions ?
Aurais-je assez d'une vie pour en profiter ?
Est-ce que cette somme rend heureux ?
Comment en faire profiter intelligemment ?
Je me souviens de cette émission, je crois que c'était Envoyé Spécial, sur les gagnants du LOTO, 20 ans après. Pour quelques uns, l'argent n'a pas fait le bonheur. Leur vie était devenue synonyme de désespoir, ruinés, sans amis, seuls, et tristes.
Et puis d'abord, il a été validé où, le bulletin gagnant ?
Dans la Sarthe... ah, je peux me reconcentrer sur la route : c'est pas moi ! Faut peut-être que je ralentisse, il est où ce radar, déjà ? Je connais cette autoroute par coeur, mais pas l'emplacement de ces fichus radars.
Ce midi, à la radio, quand ils ont annoncé le décès de Bernard Giraudeau, j'ai tendu l'oreille aussi.
Il avait 63 ans. Les mains sur le volant, le visage affligé, je me suis posé des questions :
N'est-ce pas trop jeune pour mourir ?
Comment vit-on quand on se sait condamné par cette saleté ?
Le hasard fait que je venais d'assister à des funérailles, d'un homme, du même âge que cet acteur, décédé du même mal.
Ce matin, je n'ai pas gagné à l'Euromillions. Mais ce midi, je m'en fichais pas mal.
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