En ville, je roule à 50 km/h.
Certes, il m'arrive de dépasser la limite de quelque peu, comme tout le monde, mais je reste prudente sur les routes sensibles. Comme ce matin, dans cette rue de ma ville où la circulation est dense, les passages piétons nombreux et les dépassements hasardeux.
Cela n'a pas empêché la petite citadine noire aux deux chevrons qui me suivait, d'opérer une accélération et un coup de volant brusque pour me doubler, moi et mes 50 km/h, générant la stupéfaction des riverains sur le trottoir et la peur de cette dame âgée qui tentait de traverser.
Une fois l'étonnement passé, j'ai continué ma route, laissé traversé cette brave dame, puis une autre, tourné à gauche, et j'ai continué ma route, à 50 km/h, toujours.
A l'approche du feu tricolore, j'ai ralenti, puis freiné, car il était rouge.
Quelle ne fut pas ma surprise de retrouver, à l'arrêt devant moi, mon ami Fangio et sa voiture noire.
Tout ça pour ça.
Être avant moi au feu rouge.
S'il a vu mon rictus pointer sur mon visage, j'espère au moins qu'il aura compris.
Des billets d'humeur sur l'actualité ou mes "tranches de vie", selon mon humeur. Souvent taquine, jamais méchante !
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17 janv. 2012
29 déc. 2011
Comment reconnaître un touriste à Lille ?
En cette fin d’année, la ville de
Lille est en fête : marché de Noël, grande roue, décorations lumineuses…
de quoi attirer des touristes. Au hasard d’une promenade dans la capitale des
Flandres, je les ai observés et écoutés. Extraits :
Un homme se fait photographier par sa compagne, près de la grande roue de la Grand Place, vérifie rapidement sur l’écran numérique si le cliché est correct, puis déclare à sa compagne/épouse : « Bon, c’est bon, maintenant, on va photographier le Carlton. »
Pour rappel, le Carlton n’est pas un édifice à visiter à Lille. C’est juste un hôtel comme un autre. Sinon, vous pensez bien que l’Office du tourisme aurait exploité le filon !
Dans une rue, à quelques encablures de la Grand Place, quatre personnes forment un cercle sur le trottoir, tel un cordon de sécurité. Les passants ralentissent le pas, contournent le blocus, et certains osent jeter un œil pour analyser la scène. Les vigiles du jour semblent anglais et font signe aux piétons de continuer leur route. Alors que j’approche, un des anglais me désigne le trottoir du doigt en proclamant un « Be careful ! » compréhensible, même si on a un niveau d’anglais de collège. Au sol, une crotte de chien toute fraiche attend que le cinquième acolyte ne ramène un sac. Moralité : les touristes sont plus propres que les autochtones.
Enfin, il y a ceux qui restent plantés benoîtement devant une rangée de V’Lille (système de vélos de location lillois), et qui, au bout de dix minutes qui paraissent une éternité, ont une illumination et s’écrient : « Aaaaahhh… c’est comme les Vélib à Paris ! Waouh ! ». A ceux-là, je n’ai pas osé leur montrer notre métro sans chauffeur, ils étaient déjà suffisamment sous le choc comme ça.
5 déc. 2011
Bref, j'ai acheté un sapin
Bref. C'est bientôt Noël, alors je suis allée acheter un sapin dans mon magasin préféré, dans un chapiteau installé pour l'occasion.
Un sapin suffisamment beau pour pas être ridicule, mais suffisamment bon marché pour mon porte-monnaie.
Le vendeur m'a demandé : "J'peux vous aider ?"
J'ai dit : "Je voudrais un sapin." ça tombe bien, ils vendaient que ça, dans le chapiteau.
Il me dit : "Vous voulez un fin ou un touffu ?"
- je sais pas, je veux un sapin.
Il n'a pas ri.
Puis il me demande : "Vous voulez un épicéa ou un nordmann ?"
- nordmann
- Je vous mets un pied en bois pour l'installer ?
Et là je pense : "Oui, parce qu'il ne va pas tenir tout seul". Finalement, je dis oui, et j'en ai pour 24 euros. Ils sont forts pour la vente additionnelle.
24 euros. C'est, selon Jean-Pierre Pernauld, le prix moyen d'un sapin cette année.
Cool. J'aime bien être dans la moyenne.
- J'vous l'mets dans vot' voiture madame ?
- oui, merci.
Il a mis le sapin dans la voiture, puis il m'a regardé, il a regardé le sapin, je l'ai regardé, puis j'ai regardé le sapin, et il m'a dit :
- euh, madame, ça rentre pas, faut ouvrir le carreau, sinon la pointe du sapin, elle passe pas."
J'ai donc roulé avec un carreau ouvert, et j'ai eu froid.
Bref, j'ai acheté un sapin.
Un sapin suffisamment beau pour pas être ridicule, mais suffisamment bon marché pour mon porte-monnaie.
Le vendeur m'a demandé : "J'peux vous aider ?"
J'ai dit : "Je voudrais un sapin." ça tombe bien, ils vendaient que ça, dans le chapiteau.
Il me dit : "Vous voulez un fin ou un touffu ?"
- je sais pas, je veux un sapin.
Il n'a pas ri.
Puis il me demande : "Vous voulez un épicéa ou un nordmann ?"
- nordmann
- Je vous mets un pied en bois pour l'installer ?
Et là je pense : "Oui, parce qu'il ne va pas tenir tout seul". Finalement, je dis oui, et j'en ai pour 24 euros. Ils sont forts pour la vente additionnelle.
24 euros. C'est, selon Jean-Pierre Pernauld, le prix moyen d'un sapin cette année.
Cool. J'aime bien être dans la moyenne.
- J'vous l'mets dans vot' voiture madame ?
- oui, merci.
Il a mis le sapin dans la voiture, puis il m'a regardé, il a regardé le sapin, je l'ai regardé, puis j'ai regardé le sapin, et il m'a dit :
- euh, madame, ça rentre pas, faut ouvrir le carreau, sinon la pointe du sapin, elle passe pas."
J'ai donc roulé avec un carreau ouvert, et j'ai eu froid.
Bref, j'ai acheté un sapin.
8 nov. 2011
Les noces d'or en 2061
Dans mon dernier billet, j'expliquais que les célébrations de noces d'or (50 ans de mariage) sont amenées à disparaître. Les gens se marient de moins en moins, mais sutout de plus en plus tard.
En supposant qu'un couple se marie cette année, en 2011, à l'âge de 20 ans, voici ce que donnerait la cérémonie en 2061.
Kevin et Marine se sont mariés en novembre 2011, à la mairie de Lille. Kevin a rencontré Marine à l'été 2010 sur le réseau social Facebook, grace à des amis communs. Au début, Marine a répond timideent à ses messags par des pokes, puis ils ont correspondu via la messagerie instantanée.
Nous avons retrouvé un extrait, dans un ancien disque dur de l'époque :
- sa va
- oui et toi ?
- ou sa va. Tu fais koi ?
- rien
- ah, lol
- tu veu aller au ciné demain ?
- non, j'peux pas, j'suis alcatraz.
Finalement, ils se sont revus lors d'un Flash-mob et ne ne sont plus quittés depuis.
Kevin a eu une carrière professionnelle diversifiée, avec 25 employeurs différents, et vient de faire valoir ses droits à la retraite, pour ses 70 ans. Marine le rejoindra dans quelques temps, quand elle aura tous ses trimestres.
J'espère être très loin de la vérité...
En supposant qu'un couple se marie cette année, en 2011, à l'âge de 20 ans, voici ce que donnerait la cérémonie en 2061.
Kevin et Marine se sont mariés en novembre 2011, à la mairie de Lille. Kevin a rencontré Marine à l'été 2010 sur le réseau social Facebook, grace à des amis communs. Au début, Marine a répond timideent à ses messags par des pokes, puis ils ont correspondu via la messagerie instantanée.
Nous avons retrouvé un extrait, dans un ancien disque dur de l'époque :
- sa va
- oui et toi ?
- ou sa va. Tu fais koi ?
- rien
- ah, lol
- tu veu aller au ciné demain ?
- non, j'peux pas, j'suis alcatraz.
Finalement, ils se sont revus lors d'un Flash-mob et ne ne sont plus quittés depuis.
Kevin a eu une carrière professionnelle diversifiée, avec 25 employeurs différents, et vient de faire valoir ses droits à la retraite, pour ses 70 ans. Marine le rejoindra dans quelques temps, quand elle aura tous ses trimestres.
J'espère être très loin de la vérité...
4 nov. 2011
Les noces d'or en 2011
Cette année, j'ai assisté à un certain nombre de cérémonies de noces d'or, pour en tirer des articles. Il m'est même arrivé d'assister à des noces de diamant, voire de palissandre. C'est le moment de traduire, pour les non-avertis.
Noces d'or : 50 ans de mariage
Noces de diamant : 60 ans de mariage !
Noces de palissandre : 65 ans de mariage !!!
Il manque donc à mon palmarès des noces de platine (70 ans), mais cet événement est rarissime.
Ce qui me plaît, dans ce genre d'exercice, c'est de découvrir l'histoire du couple et de la rédiger, avec des mots justes. En général, c'est : "Ils se sont rencontrés au dancing, Monsieur a invité Madame à danser, et depuis, ils ne se sont plus quittés." C'est parfois beaucoup plus surprenant : "Monsieur venait courtiser Madame et jetait des cailloux sur la fenêtre de sa chambre pour attirer son attention." Ou carrément romantique : "Ils se sont rencontrés sur un quai de gare, Monsieur partait à l'armée, mais ils ont correspondu durant de longs mois."
Mais l'autre jour, alors que la cérémonie tardait à démarrer, que la famille et amis des jubilaires patientaient en chuchotant dans une salle surchauffée, je me suis mise à rêvasser, conséquence d'un manque de sommeil dû à une soirée festive la veille. Je me suis imaginé ce que deviendraient ce genre de commémorations dans 40 ou 50 ans, avec des personnes qui se marient de moins en moins, ou de plus en plus tard.
Réponse dans un prochain billet....
A suivre !
Noces d'or : 50 ans de mariage
Noces de diamant : 60 ans de mariage !
Noces de palissandre : 65 ans de mariage !!!
Il manque donc à mon palmarès des noces de platine (70 ans), mais cet événement est rarissime.
Ce qui me plaît, dans ce genre d'exercice, c'est de découvrir l'histoire du couple et de la rédiger, avec des mots justes. En général, c'est : "Ils se sont rencontrés au dancing, Monsieur a invité Madame à danser, et depuis, ils ne se sont plus quittés." C'est parfois beaucoup plus surprenant : "Monsieur venait courtiser Madame et jetait des cailloux sur la fenêtre de sa chambre pour attirer son attention." Ou carrément romantique : "Ils se sont rencontrés sur un quai de gare, Monsieur partait à l'armée, mais ils ont correspondu durant de longs mois."
Mais l'autre jour, alors que la cérémonie tardait à démarrer, que la famille et amis des jubilaires patientaient en chuchotant dans une salle surchauffée, je me suis mise à rêvasser, conséquence d'un manque de sommeil dû à une soirée festive la veille. Je me suis imaginé ce que deviendraient ce genre de commémorations dans 40 ou 50 ans, avec des personnes qui se marient de moins en moins, ou de plus en plus tard.
Réponse dans un prochain billet....
A suivre !
19 oct. 2011
Brèves de piscine
- Non mais c'est quand même dingue, ça, de devoir attendre autant de temps !
- oui, c'est vrai, c'est pas marrant.
Après la séance d'aquagym, je suis assise sur un banc à l'entrée de l'établissement, et tout en me chaussant, j'écoute la conversation de deux femmes d'un certain âge, assises à côté de moi.
- Et puis j'ai demandé pour y aller plus tôt, mais ce n'était pas possible !
- Ah oui, ça devient dramatique, acquiesce la copine.
- En plus je vais là depuis des années, tu te rends compte, même maintenant que j'ai déménagé plus loin.
- ah oui ? interroge l'amie pas contrariante. Tu devrais changer, c'est tout.
Je ne tenais pas à me mêler à cette conversation privée, mais je comprenais le désarroi de cette dame. Dans notre région, les rendez-vous médicaux chez les spécialistes sont de plus en plus difficiles à obtenir rapidement. Et il faut parfois s'armer de patience, et se résigner à attendre. Une fois mes affaires rangées dans le sac, je m'apprête à partir, quand j'entends la conclusion de cet échange :
- Bah oui t'as raison, si ça continue je vais changer de coiffeur pour me faire ma couleur !
Raté.
- oui, c'est vrai, c'est pas marrant.
Après la séance d'aquagym, je suis assise sur un banc à l'entrée de l'établissement, et tout en me chaussant, j'écoute la conversation de deux femmes d'un certain âge, assises à côté de moi.
- Et puis j'ai demandé pour y aller plus tôt, mais ce n'était pas possible !
- Ah oui, ça devient dramatique, acquiesce la copine.
- En plus je vais là depuis des années, tu te rends compte, même maintenant que j'ai déménagé plus loin.
- ah oui ? interroge l'amie pas contrariante. Tu devrais changer, c'est tout.
Je ne tenais pas à me mêler à cette conversation privée, mais je comprenais le désarroi de cette dame. Dans notre région, les rendez-vous médicaux chez les spécialistes sont de plus en plus difficiles à obtenir rapidement. Et il faut parfois s'armer de patience, et se résigner à attendre. Une fois mes affaires rangées dans le sac, je m'apprête à partir, quand j'entends la conclusion de cet échange :
- Bah oui t'as raison, si ça continue je vais changer de coiffeur pour me faire ma couleur !
Raté.
5 oct. 2011
Un éléphant, ça trompe énormément
Deux fois par an, je lave mon auto dans une station de lavage spécialisée.
Deux fois par an, c’est le minimum syndical que je m’impose, une fois après l’hiver, une fois après l’été. J’aime bien ma voiture, mais de là à l’astiquer toutes les semaines, non.
Pour effectuer cette besogne, je me rends dans une enseigne connue, représentée par un pachyderme de couleur. J’insère un euro, et j’asperge généreusement mon petit véhicule de produit de lavage, avec leur pistolet haute-pression. J’ai à peine le temps de faire le tour de la voiture que le jet s’arrête brutalement.
Hop, un euro, et je savonne les derniers centimètres manquants. Retour rapide sur le tableau de bord de la machine, pour passer au rinçage, et j’opère une circonvolution rapide autour du véhicule, pour ôter cette mousse blanchâtre. Quelques secondes plus tard, la machine stoppe à nouveau. Passablement agacée à la vue du savon encore dégoulinant sur ma carrosserie, je rechigne à glisser la dernière pièce d’un euro nichée au fond de ma poche, et j’entame une course effrénée afin d’écarter le moindre centimètre carré de mousse.
Opération terminée, j’ai les bras sales, ma voiture semble nette, je peux rentrer chez moi, sereine. C’était sans me douter, qu’une fois sèche, la carrosserie dévoilerait l’inimaginable : ma voiture n’est pas propre. Bien au contraire, la crasse est étalée sur différents endroits, de manière irrégulière et irrévérencieuse.
Soit j’ai sous-estimé la somme investie : 3 euros. Soit je n’y vais pas assez souvent. Soit l’enseigne, qui dit respecter l’environnement, utilise plus de savon pour nous faire dépenser plus de sous (je suis parano, là, non ?).
Dans tous les cas, j’ai gagné le droit de la relaver.
Mais on ne m’y reprendra plus, j’ai une mémoire d’éléphant !
1 août 2011
Lentement mais surement
Ce matin, deux dames âgées faisaient leurs courses dans un petit supermarché. Leur caddie est bien rempli, je me pose derrière elles à la caisse, avec mes 3 articles. Tandis que la première range lentement les articles déjà scannés dans les sacs, la seconde semble passionnée par ce travail et observe en silence.
Humm, je sens que ça va être long.
Dans ce cas précis, j'analyse la situation : ont-elles besoin d'aide ? Avec ses mouvements lents et précis, je crois déceler des douleurs articulaires, et la vision d'excroissances osseuses sur ses mains confirme mes craintes. Son dos courbé et ses difficultés pour attraper son caddie parti en vadrouille derrière la caisse sont des signes imparables : cette dame a besoin d'aide. D'autant plus que son amie continue à la contempler sans bouger.
Je dois les aider, c'est évident.
De ma plus belle voix, je tente :
- Voulez-vous un peu d'aide pour ranger vos courses, madame ?
La vieille dame jette un oeil furtif sur ma personne, et me réplique, tout en rangeant son jambon avec 25% de sel en moins et son beurre sans cholestérol :
- Non merci. J'ai un peu de mal avec mon arthrose mais ça va aller. Je vais y aller lentement, c'est tout.
Ah zut je l'ai vexée !
La seconde dame qui l'accompagne continue à considérer avec admiration ce rangement dans le sac, toujours en silence.
Finalement, je peux bien attendre cinq minutes de plus.
Une fois passée à la caisse, je retrouve les deux camarades sur le parking. Une employée du magasin les aide à charger leurs achats dans leur coffre.
Dans mon rétroviseur je les observe, et je ne peux m'empêcher de me poser cette question :
Quand j'aurai leur âge, est-ce que quelqu'un me proposera de l'aide ? Ou est-on condamné à vivre dans un monde de plus en plus individualiste ?
Avec mes questions philosophiques, je sens que je vous ai plombé ce lundi ensoleillé...
13 juil. 2011
Zen attitude... ou pas.
La SNCF propose différents services das ses TGV pour s'adapter à sa clientèle, sur certains trajets (Waouh je cause comme dans une brochure publicitaire !). Elle a donc mis en place depuis quelques années des produits spécifiques, à l'usage d'une clientèle très ciblée. En effet, vous pouvez choisir l'atmosphère d'un train, selon votre personnalité et vos envies. Je m'explique :
- Le TGV ZAP est une ambiance conviviale, où les voitures sont remplies de passager qui jouent à la console de jeux, téléphonent, parlent entre eux et regardent des films.
- Le TGV ZEN, comme son nom l'indique, appelle à plus de calme et de sérénité. Les téléphones portables sont en mode silencieux, les appels doivent être émis en dehors de la voiture, les chuchotements sont de rigueur, les animaux de compagnie sont bannis et il est recommandé aux parents d'enfants bruyants de voyager en TGV Zap.
Tout ça, c'est sur le papier. La réalité est tout autre.
Mes voyages en TGV se font en mode "zen", car j'aime voyager dans le calme, c'est mon côté "mémère". A mon grand désespoir, je rencontre bien souvent des parents avec des gamins qui pleurent, qui hurlent, des bandes de jeunes qui n'ont pas saisi la subtilité du pictogramme représentant un portable endormi, des adolescents qui jouent à la console... Mes regards noirs et appuyés n'y changent rien, je dois me rendre à l'évidence : le voyage ne va pas être zen.
Mais le plus surprenant est ce groupe de personnes âgées rencontré ce week-end. S'ils ont bien assimilé l'idée du téléphone portable coupé - en possèdent-ils un ? - ils ont en revanche beaucoup moins intégré l'idée de la conversation feutrée. C'est ainsi que j'ai pu partager avec eux la liste non-exhaustive et peu ragoûtante des multiples effets secondaires engendrés par leurs traitements médicaux respectifs. De la constipation à la diarrhée, en passant par les désagréments de la vessie, tout y est passé. A me faire regretter d'avoir avalé juste avant un sandwich en triangle du Dailymonop.
Non, vraiment, voyager avec le fan-club de Michel Cymes, ce n'est pas une sinécure !
- Le TGV ZAP est une ambiance conviviale, où les voitures sont remplies de passager qui jouent à la console de jeux, téléphonent, parlent entre eux et regardent des films.
- Le TGV ZEN, comme son nom l'indique, appelle à plus de calme et de sérénité. Les téléphones portables sont en mode silencieux, les appels doivent être émis en dehors de la voiture, les chuchotements sont de rigueur, les animaux de compagnie sont bannis et il est recommandé aux parents d'enfants bruyants de voyager en TGV Zap.
Tout ça, c'est sur le papier. La réalité est tout autre.
Mes voyages en TGV se font en mode "zen", car j'aime voyager dans le calme, c'est mon côté "mémère". A mon grand désespoir, je rencontre bien souvent des parents avec des gamins qui pleurent, qui hurlent, des bandes de jeunes qui n'ont pas saisi la subtilité du pictogramme représentant un portable endormi, des adolescents qui jouent à la console... Mes regards noirs et appuyés n'y changent rien, je dois me rendre à l'évidence : le voyage ne va pas être zen.
Mais le plus surprenant est ce groupe de personnes âgées rencontré ce week-end. S'ils ont bien assimilé l'idée du téléphone portable coupé - en possèdent-ils un ? - ils ont en revanche beaucoup moins intégré l'idée de la conversation feutrée. C'est ainsi que j'ai pu partager avec eux la liste non-exhaustive et peu ragoûtante des multiples effets secondaires engendrés par leurs traitements médicaux respectifs. De la constipation à la diarrhée, en passant par les désagréments de la vessie, tout y est passé. A me faire regretter d'avoir avalé juste avant un sandwich en triangle du Dailymonop.
Non, vraiment, voyager avec le fan-club de Michel Cymes, ce n'est pas une sinécure !
17 juin 2011
Le côté obscur de la force
Un smartphone ???
Moi ?
Mais pour quoi faire ? Je ne suis pas une "geekette" !
Quelle idée ! Je n'en ai pas besoin.
Et puis changer de portable au bout de deux ans, ce n'est pas écolo.
De plus, l'utilisateur de ce genre d'appareil, en général vissé à l'oreille ou au bout de la main, vit dans son monde, enfermé dans sa bulle et complètement fermé. Pff.
Et en plus, c'est cher.
Cela finit même par m'agacer, tous ces Flashcode un peu gadgets auxquels je n'ai pas accès. Je les vois partout, sur des sites touristiques, sur mes billets de TGV, et même sur ma bouteille d'eau minérale. Et bientôt, la carte fidélité du supermarché que je fréquente ne sera plus ce carré de plastique sur mon trousseau de clé, mais un smartphone.
Gnarf.
Puis mon téléphone portable est passé de vie à trépas.
Et y'a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis.
J'ai donc craqué, et j'ai passé commande d'un nouveau mobile et de l'abonnement qui va avec. Et parce que je n'aime pas faire comme tout le monde, je n'ai pas pris celui avec la pomme croquée.
Quand le colis est arrivé, je ne l'ai pas ouvert de suite. J'avais mieux à faire et je peux vivre 24 heures sans téléphone.
La suite est facile à deviner : branchement, chargement, mise en main, et le déclic. Waouh !
Au final, je suis pas certaine que ces smartphones rendent "smart" (traduction : intelligent), mais je ne peux déjà plus m'en passer.
C'est d'ailleurs d'une facilité déconcertante pour gérer ce blog, mais aussi mon compte Facebook et Twitter.
Je vous laisse, j'ai un tableau d'Angry Birds à terminer.
Moi ?
Mais pour quoi faire ? Je ne suis pas une "geekette" !
Quelle idée ! Je n'en ai pas besoin.
Et puis changer de portable au bout de deux ans, ce n'est pas écolo.
De plus, l'utilisateur de ce genre d'appareil, en général vissé à l'oreille ou au bout de la main, vit dans son monde, enfermé dans sa bulle et complètement fermé. Pff.
Et en plus, c'est cher.
Cela finit même par m'agacer, tous ces Flashcode un peu gadgets auxquels je n'ai pas accès. Je les vois partout, sur des sites touristiques, sur mes billets de TGV, et même sur ma bouteille d'eau minérale. Et bientôt, la carte fidélité du supermarché que je fréquente ne sera plus ce carré de plastique sur mon trousseau de clé, mais un smartphone.
Gnarf.
Puis mon téléphone portable est passé de vie à trépas.
Et y'a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis.
J'ai donc craqué, et j'ai passé commande d'un nouveau mobile et de l'abonnement qui va avec. Et parce que je n'aime pas faire comme tout le monde, je n'ai pas pris celui avec la pomme croquée.
Quand le colis est arrivé, je ne l'ai pas ouvert de suite. J'avais mieux à faire et je peux vivre 24 heures sans téléphone.
La suite est facile à deviner : branchement, chargement, mise en main, et le déclic. Waouh !
Au final, je suis pas certaine que ces smartphones rendent "smart" (traduction : intelligent), mais je ne peux déjà plus m'en passer.
C'est d'ailleurs d'une facilité déconcertante pour gérer ce blog, mais aussi mon compte Facebook et Twitter.
Je vous laisse, j'ai un tableau d'Angry Birds à terminer.
7 juin 2011
Brico Degout
Quand je me rends dans un magasin de bricolage, j'ai cette impression bizarre de ne pas être dans mon élément. Un peu comme si je participais à l'émission "Rendez-vous en terre inconnue". La voix douce et chaleureuse de Frédéric Lopez me transporte et me rassure dans un monde nouveau, peuplé de gens étranges, qui poussent leur chariot dans le magasin, savent ce qu'ils veulent, où ils vont et pourquoi ils le font.
Pour moi, c'est tout le contraire. Je ne trouve jamais rien dans ces magasins, tout me parait étrange et mystérieux.
"Vous allez maintenant rentrer en contact avec le peuple des bricoleurs, me susurre Frédéric Lopez à l'oreille. Je vous propose de dialoguer avec un des chefs de leur tribu".
J'entends par là : le chef du rayon, celui à qui je pose moultes questions à chaque fois que je m'y rends. Quand le chef en question rentre dans une logorrhée d'informations, je décroche assez vite.
Dans mon regard, c'est le vide abyssal.
Au final, soit je n'achète pas le bon produit ou la bonne quantité. Et je dois y retourner, pour vivre la même hantise, encore et encore.
D'où ma Leroy Merlinite...
C'est grave docteur ?
Pour moi, c'est tout le contraire. Je ne trouve jamais rien dans ces magasins, tout me parait étrange et mystérieux.
"Vous allez maintenant rentrer en contact avec le peuple des bricoleurs, me susurre Frédéric Lopez à l'oreille. Je vous propose de dialoguer avec un des chefs de leur tribu".
J'entends par là : le chef du rayon, celui à qui je pose moultes questions à chaque fois que je m'y rends. Quand le chef en question rentre dans une logorrhée d'informations, je décroche assez vite.
Dans mon regard, c'est le vide abyssal.
Au final, soit je n'achète pas le bon produit ou la bonne quantité. Et je dois y retourner, pour vivre la même hantise, encore et encore.
D'où ma Leroy Merlinite...
C'est grave docteur ?
6 mai 2011
Juste une illusion
Cela nous est tous arrivé à un moment donné.
On est en voiture, en ville, dans les bouchons, et on zappe de station de radio en station de radio, machinalement.
On entend le flot de paroles débitées par les animateurs d'une oreille pas très attentive, les yeux rivés sur la route et ce qui nous entoure. On avale au fur et à mesure ce que diffusent les ondes, on absorbe ce que l'on peut.
Toutes ces infos nous submergent, comme une vague qu'on ne peut pas arrêter.
- Ben Laden a été tué par un commando, et on ne verra pas de photos
- Procès des hormones de croissance, acquittement général
- Quotas dans le football, encore une nouvelle révélation : graphiques à l'appui !
- Le ministre de la défense annonce des renforts dans la Police là-même où il les avait supprimés
- Lady Gaga va sortir un disque (oh, non, pitié...)
- Les écarts de salaires se creusent entre les riches et les pauvres
- Bilan du président de la République 4 ans après son arrivée : il est au plus bas dans les sondages, mais c'est de la faute à la crise.
STOP. Mon cerveau n'en peut plus, il sature. Crispée sur mon volant, je rejette ce trop-plein d'infos, et zappe frénétiquement jusqu'à trouver une radio musicale, n'importe laquelle, la première qui ne parle pas, mais chante !
Enfin, je la trouve. Les premières notes, plutôt entraînantes, m'apaisent. Puis je me surprends à dodeliner de la tête, et à sourire.
Oui, et si tout cela n'était juste qu'une illusion ?
Je ne résiste pas : ce clip est "kitchissime".... on dirait une parodie, mais non !
Imagination - Just an Illusion par djoik
On est en voiture, en ville, dans les bouchons, et on zappe de station de radio en station de radio, machinalement.
On entend le flot de paroles débitées par les animateurs d'une oreille pas très attentive, les yeux rivés sur la route et ce qui nous entoure. On avale au fur et à mesure ce que diffusent les ondes, on absorbe ce que l'on peut.
Toutes ces infos nous submergent, comme une vague qu'on ne peut pas arrêter.
- Ben Laden a été tué par un commando, et on ne verra pas de photos
- Procès des hormones de croissance, acquittement général
- Quotas dans le football, encore une nouvelle révélation : graphiques à l'appui !
- Le ministre de la défense annonce des renforts dans la Police là-même où il les avait supprimés
- Lady Gaga va sortir un disque (oh, non, pitié...)
- Les écarts de salaires se creusent entre les riches et les pauvres
- Bilan du président de la République 4 ans après son arrivée : il est au plus bas dans les sondages, mais c'est de la faute à la crise.
STOP. Mon cerveau n'en peut plus, il sature. Crispée sur mon volant, je rejette ce trop-plein d'infos, et zappe frénétiquement jusqu'à trouver une radio musicale, n'importe laquelle, la première qui ne parle pas, mais chante !
Enfin, je la trouve. Les premières notes, plutôt entraînantes, m'apaisent. Puis je me surprends à dodeliner de la tête, et à sourire.
Oui, et si tout cela n'était juste qu'une illusion ?
Je ne résiste pas : ce clip est "kitchissime".... on dirait une parodie, mais non !
Imagination - Just an Illusion par djoik
20 avr. 2011
Les bouchons...
Hier j'ai rencontré des gens importants.
Ces gens-là ne font pas la une des journaux people, ne créent pas le "buzz" en s'enfermant dans un loft pour exhiber tout ou une partie de leur anatomie, tout en éructant d'un français plus que moyen, non.
Ces gens-là ne font pas attention à leur image médiatique, n'ont pas de plan de comm établi, encore moins de discours "langue de bois" bien huilé.
Ces gens-là sont des personnes ordinaires, comme vous et moi, et elles donnent de leur temps, gratuitement, pour ses associations caritatives.
Si. Puisque je vous le dis.
Hier, j'ai vu des bénévoles (on les appelle comme ça, il paraît) remplir un camion complet de plus de huit tonnes de bouchons en plastique. Ces simples petits bouts de plastique seront revendu pour être recyclés. L'argent sert à financer du matériel pour les personnes handicapées. C'est un engagement citoyen, solidaire, écologique, et voir ces personnes travailler dans la bonne humeur, ça fait plaisir.
Site officiel : bouchons d'amour
Ces gens-là ne font pas la une des journaux people, ne créent pas le "buzz" en s'enfermant dans un loft pour exhiber tout ou une partie de leur anatomie, tout en éructant d'un français plus que moyen, non.
Ces gens-là ne font pas attention à leur image médiatique, n'ont pas de plan de comm établi, encore moins de discours "langue de bois" bien huilé.
Ces gens-là sont des personnes ordinaires, comme vous et moi, et elles donnent de leur temps, gratuitement, pour ses associations caritatives.
Si. Puisque je vous le dis.
Hier, j'ai vu des bénévoles (on les appelle comme ça, il paraît) remplir un camion complet de plus de huit tonnes de bouchons en plastique. Ces simples petits bouts de plastique seront revendu pour être recyclés. L'argent sert à financer du matériel pour les personnes handicapées. C'est un engagement citoyen, solidaire, écologique, et voir ces personnes travailler dans la bonne humeur, ça fait plaisir.
Site officiel : bouchons d'amour
24 mars 2011
Réactivité VS radioactivité
Tandis que le
Revenons à ma bibliothèque. Je m'attendais à trouver un espace feutré et silencieux, mais dès l'entrée, je vois deux enfants postés devant des ordinateurs, parlant bruyamment. Les adultes qui choississent leurs livres au détour des rayons ne sont pas en reste : sonneries de portables criardes, conversations partagées par tous.
Mais bientôt mon regard se pose sur un livre mis en valeur sur une petite table de l'entrée. Sur son chevalet, le bouquin est épais et imposant. Le sujet ? une biographie d'Elizabeth Taylor, décédée quatre heures plus tôt.
Là je dis bravo : quelle réactivité !
13 mars 2011
De quoi j'me mail ?
- Ah non, mais tu comprends, je lu ai envoyé un message via la messagerie de Facebook, et il ne m'a pas encore répondu !
- Il n'a peut-être pas encore eu le temps de lire ses mails...
- Ah mais non, justement, car je suis allée voir sur son mur. Et je suis dégoûtée car il a répondu à une publication d'une copine, justement, hier soir ! donc, il y est allé et il a vu mon mail. Tu comprends, moi, je supporte pas qu'on ne réponde pas à mes mails dans la journée. Je trouve ça insupportable !
Je ne peux pas m'empêcher d'écouter la conversation de deux amies assises à côté de moi, dans ce restaurant du centre ville que j'affectionne tout particulièrement. La cuisine y est bonne et pas chère, ce qui devient rare, mais je m'y trouve à l'étroit, car chaque centimètre carré est optimisé. Les tables sont donc collées les unes aux autres comme dans une boîte de sardines, et la promiscuité me contraint à saisir des bribes de conversation.
- Ne t'inquiète pas, répond sabonne copine, il va te répondre ce soir, ou te téléphoner
- Mouais, ça m'étonnerait, renchérit la brune. Il est toujours flanqué sur Facebook, il m'aurait déjà répondu s'il le voulait vraiment.
On vit une époque formidable. Une époque où la rapidité et l'instantané ont pris le pas sur l'inattendu. Un monde formaté où les mails et les SMS s'enchaînent à vitesse grand V, où les informations parviennent à tout moment de la journée, et les gens ont toujours l'air aussi insatisfaits. Les facilités de communication actuelles sont indéniables, pourtant on ne communique plus vraiment, la situation est paradoxale. Ce que je veux dire, c'est qu'avec un email, un SMS, une publication sur son mur Facebook, ou encore un Tweet, nous avons la possibilité de passer une information en deux secondes, mais rien ne remplace une discussion en face à face.
Quand j'étais étudiante, j'habitais en résidence universaitaire. A l'époque, les téléphones portables en étaient à leurs premiers balbutiements, réservés aux élites fortunées. Alors on se glissait des mots sous la porte, on discutait dans les couloirs, ou autour d'un café, ou en attendant son tour à la cabine téléphonique. Oui, patienter devant la cabine téléphonique, à carte, je précise, était une occupation chronophage. Je crois que je n'ai jamais autant parlé qu'à cette période de ma vie. Les petits mots que je découvrait sous ma porte n'attendaient pas forcément de réponse écrite de ma part, mais c'était une invitation à ne pas couper les liens et voir la personne de visu dès que l'occasion se présentait. Je me demande bien à quoi ressemble une résidence universitaire en 2011, avec le wi-fi et les portables.
C'est chacun dans son coin ?
Je me suis donc bien gardée d'insuffler mes réflexions à ma voisine de table, ne voulant pas agraver son cas, plus qu'anxiogène.
- Il n'a peut-être pas encore eu le temps de lire ses mails...
- Ah mais non, justement, car je suis allée voir sur son mur. Et je suis dégoûtée car il a répondu à une publication d'une copine, justement, hier soir ! donc, il y est allé et il a vu mon mail. Tu comprends, moi, je supporte pas qu'on ne réponde pas à mes mails dans la journée. Je trouve ça insupportable !
Je ne peux pas m'empêcher d'écouter la conversation de deux amies assises à côté de moi, dans ce restaurant du centre ville que j'affectionne tout particulièrement. La cuisine y est bonne et pas chère, ce qui devient rare, mais je m'y trouve à l'étroit, car chaque centimètre carré est optimisé. Les tables sont donc collées les unes aux autres comme dans une boîte de sardines, et la promiscuité me contraint à saisir des bribes de conversation.
- Ne t'inquiète pas, répond sa
- Mouais, ça m'étonnerait, renchérit la brune. Il est toujours flanqué sur Facebook, il m'aurait déjà répondu s'il le voulait vraiment.
On vit une époque formidable. Une époque où la rapidité et l'instantané ont pris le pas sur l'inattendu. Un monde formaté où les mails et les SMS s'enchaînent à vitesse grand V, où les informations parviennent à tout moment de la journée, et les gens ont toujours l'air aussi insatisfaits. Les facilités de communication actuelles sont indéniables, pourtant on ne communique plus vraiment, la situation est paradoxale. Ce que je veux dire, c'est qu'avec un email, un SMS, une publication sur son mur Facebook, ou encore un Tweet, nous avons la possibilité de passer une information en deux secondes, mais rien ne remplace une discussion en face à face.
Quand j'étais étudiante, j'habitais en résidence universaitaire. A l'époque, les téléphones portables en étaient à leurs premiers balbutiements, réservés aux élites fortunées. Alors on se glissait des mots sous la porte, on discutait dans les couloirs, ou autour d'un café, ou en attendant son tour à la cabine téléphonique. Oui, patienter devant la cabine téléphonique, à carte, je précise, était une occupation chronophage. Je crois que je n'ai jamais autant parlé qu'à cette période de ma vie. Les petits mots que je découvrait sous ma porte n'attendaient pas forcément de réponse écrite de ma part, mais c'était une invitation à ne pas couper les liens et voir la personne de visu dès que l'occasion se présentait. Je me demande bien à quoi ressemble une résidence universitaire en 2011, avec le wi-fi et les portables.
C'est chacun dans son coin ?
Je me suis donc bien gardée d'insuffler mes réflexions à ma voisine de table, ne voulant pas agraver son cas, plus qu'anxiogène.
14 févr. 2011
Carnet de route d'un samedi ordinaire
Tel un pèlerin sur les chemins de Saint Jacques de Compostelle, j’ai suivi l’itinéraire avec les autres. Le chemin était fléché, tout le monde allait dans le même sens, plus ou moins à la même vitesse. Pour certains, c’est une expérience enrichissante, pour d’autres, comme moi, c’est une épreuve à surmonter. Le voyage semble long, mais au final, je la trouve dans un coin, avec ses semblables, ses cousines de formes et de couleurs différentes. Pour se rapprocher de ce graal, j’ai dû accélérer le pas, et doubler d’autres voyageurs un peu plus lents.
Ahhh, je la vois et je la touche enfin. Elle est comme je me l’étais imaginée, un peu blonde, avec un nom à consonance suédoise. Je veux bien entendu parler de ma commode Malm ! Oui, cette épreuve dont je parle, c’est un pélerinage chez IKEA le samedi après-midi. Parce que trouver sa commode dans le parcours fléché du magasin, c’est de la rigolade à côté de ce qui m’attend :
- Trouver l’emplacement 5 de l’allée 9, et vérifier que l’objet est en stock
- Ressortir chercher un charriot, et se casser le dos en posant le carton dans le caddie
- Revenir avec ledit charriot, faire la queue aux caisses sans caissières (bienvenue au 21e siècle !)
- Se contorsionner avec la douchette de la caisse pour scanner le code-barres de la commode, qui, forcément, est en dessous du caddie, et payer
- Retrouver a voiture sous le crachin du nord, et de recasser le dos en chargeant le coffre
Assez d’émotions pour aujourd’hui, je décide de monter le meuble le lendemain, dimanche. Je pense que je serai plus zen, c’est une sage décision.
Et au déballage, c’est le drame : un élément du montage n’est pas le bon, erreur d’emballage à l’usine, je suppose.
Comment dit-on Pù#@* en suédois ?
Ahhh, je la vois et je la touche enfin. Elle est comme je me l’étais imaginée, un peu blonde, avec un nom à consonance suédoise. Je veux bien entendu parler de ma commode Malm ! Oui, cette épreuve dont je parle, c’est un pélerinage chez IKEA le samedi après-midi. Parce que trouver sa commode dans le parcours fléché du magasin, c’est de la rigolade à côté de ce qui m’attend :
- Trouver l’emplacement 5 de l’allée 9, et vérifier que l’objet est en stock
- Ressortir chercher un charriot, et se casser le dos en posant le carton dans le caddie
- Revenir avec ledit charriot, faire la queue aux caisses sans caissières (bienvenue au 21e siècle !)
- Se contorsionner avec la douchette de la caisse pour scanner le code-barres de la commode, qui, forcément, est en dessous du caddie, et payer
- Retrouver a voiture sous le crachin du nord, et de recasser le dos en chargeant le coffre
Assez d’émotions pour aujourd’hui, je décide de monter le meuble le lendemain, dimanche. Je pense que je serai plus zen, c’est une sage décision.
Et au déballage, c’est le drame : un élément du montage n’est pas le bon, erreur d’emballage à l’usine, je suppose.
Comment dit-on Pù#@* en suédois ?
28 janv. 2011
Instinct maternel
Au détour d'un rayon du supermarché, je les croise. C'est monsieur qui pousse le caddie. Il ne doit pas avoir plus de 20 ans. Madame, quant à elle, le suit d'un pas lent. Elle tient contre sa poitrine une couverture. Elle me semble bien jeune pour avoir un enfant, mais je ne la juge pas. On devine que le nouveau-né, bien emmitouflé, doit avoir chaud. Je ne distingue rien, mais vu la taille, je ne lui donne pas un mois. Ce lien qui unit un bébé et sa mère est touchant. Cet instinct de protection naturel, geste inné, m'émeut.
Je continue mes emplettes, et fonce d'un pas rapide à la caisse. En déposant mes articles sur le tapis, je me tourne pour voir qui est derrière moi. Ce sont eux, les jeunes parents. Ma curiosité (malsaine ?) me pousse à poser un regard sur ce nourisson, toujours lové dans les bras de sa génitrice, objet de tant d'attention et d'affection.
J'esquisse un sourire pour cacher mon indiscrétion. La jeune mère me sourit à son tour. Je me penche doucement vers le plaid. Elle se tourne vers moi, et là, je le distingue pleinement.
DIANTRE !
C'est un chiot !!!
Vite, il faut chercher un truc à dire, un truc intelligent, compréhensible, en phase avec la situation.
- Ooooh !
C'est tout ce que j'ai su sortir. Un "Oh" qui touche plutôt vers le "Ah" !
Je me ressaisis.
- Il a quel âge ?
- un mois. Il a été abandonné par sa mère, je le nourris au biberon.
Puis elle enchaîne sur des détails plus intimes, les nuits difficiles, les biberons la nuit, les insomnies, etc. Monsieur m'explique qu'ils sont bien organisés, se relaient à tour de rôle, mais que la fatigue est là quand même.
Mon tour est arrivé, je paye, j'emballe mes courses, et je leur dit au revoir.
Entre temps, le "petit" s'est rendormi.
Et je me sens bien idiote, sur ce coup...
La curiosité est-elle donc bien un vilain défaut ?
Je continue mes emplettes, et fonce d'un pas rapide à la caisse. En déposant mes articles sur le tapis, je me tourne pour voir qui est derrière moi. Ce sont eux, les jeunes parents. Ma curiosité (malsaine ?) me pousse à poser un regard sur ce nourisson, toujours lové dans les bras de sa génitrice, objet de tant d'attention et d'affection.
J'esquisse un sourire pour cacher mon indiscrétion. La jeune mère me sourit à son tour. Je me penche doucement vers le plaid. Elle se tourne vers moi, et là, je le distingue pleinement.
DIANTRE !
C'est un chiot !!!
Vite, il faut chercher un truc à dire, un truc intelligent, compréhensible, en phase avec la situation.
- Ooooh !
C'est tout ce que j'ai su sortir. Un "Oh" qui touche plutôt vers le "Ah" !
Je me ressaisis.
- Il a quel âge ?
- un mois. Il a été abandonné par sa mère, je le nourris au biberon.
Puis elle enchaîne sur des détails plus intimes, les nuits difficiles, les biberons la nuit, les insomnies, etc. Monsieur m'explique qu'ils sont bien organisés, se relaient à tour de rôle, mais que la fatigue est là quand même.
Mon tour est arrivé, je paye, j'emballe mes courses, et je leur dit au revoir.
Entre temps, le "petit" s'est rendormi.
Et je me sens bien idiote, sur ce coup...
La curiosité est-elle donc bien un vilain défaut ?
10 déc. 2010
Lettre au Père Noël

Mon neveu m’a posé la question le plus naturellement du monde. Bien installé sur sa chaise, un crayon de bois dans une main, une gomme dans l’autre, il était perplexe devant sa feuille toute blanche.
- OK, on va lui rédiger une lettre et lui faire un dessin, lui ai-je répondu, comme ça il n’oubliera personne dans la famille.
- Oui. Et tu crois qu’il vient avec une fusée ?
- Non, mon chaton, avec un traineau, chargé de cadeaux, et ses rennes.
- Et ses lutins verts ?
- Non. Les lutins ont travaillé toute l’année dans l’atelier du Père Noël, mais là, ils s’attendent à une fin d’année difficile. En effet, les mouvements de grèves reconductibles de septembre dernier, pour l’allongement de l’âge de la retraite, les a un peu mis dans l’embarras. Le débrayage a duré 6 semaines, et le SNL (Syndicat National des Lutins), usé par cette lutte, a préféré ne pas donner de suite au mouvement. La vie est un peu plus difficile au Pole Nord. La faute aux actionnaires du Père Noël, qui exigent une croissance à deux chiffres. Les salaires sont gelés, les lutins qui partent à la retraite ne sont pas remplacés, et la charge de travail est reportée sur ceux qui restent. Ceux-là sont résignés, et travailleront jusque 67 ans. (1)
Mais non, je n'ai pas répondu de telles inepties, je n'ai pas brisé ses rêves d'enfants, quand même !
(1) Toute ressemblance avec des faits réels, des personnages existants ou ayant existé serait parfaitement forfuite.
4 déc. 2010
Laisse tomber la neige !

Les rues sont glissantes, les routes aussi. En plus il fait froid. Y’en a marre, gna gna gna gna. Sérieusement : la neige ennuie pas mal de monde, il n’y a qu’à regarder le journal télévisé pour le constater, avec les envoyés spéciaux aux péages des autoroutes ou encore dans les gymnases mis à disposition des naufragés de la route.
Mais comme il y a des choses bien plus graves dans la vie, j’ai décidé de tout voir en positif. En plus, cela permet de vivre plus longtemps, paraît-il. Alors, je reprends ce billet depuis le début.
Oh, il neige !
Les rues ont revêtu leur joli manteau blanc. Des enfants s’amusent à jeter des boules de neige sur les pare-brises des voitures, ah ah, que c’est drôle ! Ma petite citadine patine et n’avance pas, sous le regard médusé d’une voisine qui promène son chien. Je décide donc de prendre les transports en commun. Impossible de courir avec cette neige, le bus me passe sous le nez. Pas grave : j’avance jusqu’au prochain arrêt, attendre le bus suivant, cela me réchauffera, cette marche.
Ah, enfin au centre ville. Je flâne et adapte mon pas à la lenteur de la neige qui tombe, encore et encore. Avec les illuminations, les décorations des rues et la neige qui s’est invitée un peu tôt cette année, cela fleure bon l’esprit de Noël.
Crac, crac. Qu’est-ce donc ? Oh, une crotte de chien gelée ! En mode camouflage, sous la neige. Que c’est drôle.
Une fois rentrée, je relative devant mon chocolat chaud. Je pense à toutes ces personnes qui n’ont pas la chance de dormir au chaud chaque soir. C’est donc inutile de râler après cette météo d’hiver, c’est de l’énergie perdue pour rien.
10 nov. 2010
Je ne suis pas une horloge parlante !

- Hé, madame, y'est quelle heure ?
Non, je ne rêve pas. Ce nabot d'un mètre 30 s'adresse bel et bien à moi, avec une certaine insolence assumée.
Je suis en train de marcher, assez rapidement comme d'habitude, et ce gamin d'une dizaine d'années m'apostrophe à sa manière. Je m'arrête net.
- D'abord, on dit "bonjour madame", ensuite "y'est quelle heure ?" (je ne rentre pas dans les explications de formulation des questions en bon français), puis "s'il vous plait".
Mon ton est un peu sévère mais pas trop.
- euuuh... bonjour madame, euh... y'est quelle heure ?
Visiblement, il a oublié la formule de politesse, trop de choses à retenir d'un coup, certainement.
- la demi
- euh... deux heures et d'mi ?
- oui, c'est ça
Et là, au lieu de me dire "Merci madame et bonne journée", phrase trop longue et imprononçable pour sa petite tête, il hurle :
- Mâââmannnn, y'est deux heures et d'miiiii
Devant moi, une dame arrive, avec une poussette et trois autres gamins, et opine du chef. Soit la scène lui a échappé, soit le manque d'éducation de son fils est le cadet de ses soucis.
A ce moment, j'ai très envie de :
1. baffer le gamin avec le dernier numéro des Inrocks que j'ai dans la main
2. exposer mes griefs auprès de la maman
3. dire assez fort pour que toute la famille l'entende "Et merci, hein !"
A votre avis, qu'ai-je fait ?
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