2 oct. 2009

La gourmandise est un vilain défaut ?

J’ai un petit défaut : je suis gourmande. L’autre jour, je suis retournée dans la ville de mon enfance, et me suis arrêtée pour acheter du pain. Mon regard se pose sur les gâteaux de la boulangerie ; en règle générale, ces pâtisseries ne me tentent guerre. Mais ce que je vois ravive des souvenirs de jeunesse, cachés tout au fond de ma cervelle. Je reste un moment à la regarder, attirante et brillante : la brioche suisse ! Il s’agit d’une pâte briochée, roulée, garnie de petits raisins secs et d’un peu de crème pâtissière, sur lequel trône un glaçage au sucre. Par contre, depuis le temps où je jouais à la marelle, y‘a eu de l’inflation : son prix a doublé. La petite galette de sucre me fait de l’œil. J’ai craqué et payé sans rechigner la somme d’un euro quarante, et je délectais déjà à l’idée de déguster cette petite gâterie.

Plus tard, dans ma voiture, alors que je me rendais vers l’autoroute, un passage à niveau s’est fermé devant moi. J’attendais le passage du train, qui tardait à arriver. Un rapide regard vers l’horloge de la voiture et siège passager m’indiqua qu’il était l’heure de prendre mon goûter. J’attrape alors le sac en papier dans lequel la boulangère a emballé avec délicatesse ma brioche. A l’ouverture, je m’aperçois que rien n’a changé, il a toujours la même texture et la même odeur qu’il y a quelques années. J’ouvre la bouche, et je croque généreusement dedans. Je ferme les yeux, et savoure l’instant et le gâteau.
Le TER n’est toujours pas passé. Négligemment, je regarde dans mon rétroviseur la voiture derrière moi. Un homme, en costume cravate, attend aussi le passage du train. Sauf que lui ne mange pas. Il a l’air occupé à tout autre chose. Je fronce les sourcils, réflexe idiot qui nous permet de mieux voir. Et en effet, cela confirme mes doutes : l’homme en costume cravate est bel et bien en train de récurer sa narine gauche. Mais visiblement, sa proie a l’air plus coriace que prévue, car il passe de l’index à l’auriculaire avec véhémence afin de la décrocher. Je comprends assez vite que sa victime a été capturée quand je vois le doigt passer du nez vers la bouche.

Un peu écœurée, je repose mes yeux vers le train qui passe. La barrière s’ouvre, je continue ma route. Mon appétit est coupé. Je ne regarde plus mes raisins secs de la même manière…



Photo utiulisée avec l'aimableautorisation du site :
http://tricota.e-monsite.com/accueil.html

2 commentaires:

  1. Bon apppétit bien sûr!

    Alyce

    RépondreSupprimer
  2. Ah, c'est trop drôle ! J'attendais la chute mais je fus vraiment surprise. Quels cochons, les hommes au volant !

    RépondreSupprimer