Pompe à fric, pompe à pub

Avant, y'avait des pompistes. Oui, je parle des hommes payés pour remplir le réservoir de votre voiture d'essence, pendant que vous attendiez, patiemment. C'était un métier comme un autre.

Mais ça, c'était avant.

Avant, y'avait des automates qui nous parlaient avec des voix de robots éraillés, avec des phrases courtes et simples, compréhensibles par tous, même ceux qui ont deux de tension, à l'aube, sur l'aire d'autoroute où les toilettes sont encore turcs par endroits.

- Choisissez votre carburant.

- Vous avez choisi GASOUAL

- confirmez s'il vous plaît

- vous pouvez vous servir en ... GASOUAL

- merci de votre visite chez 'bip-bip'

Mais ça, c'était avant.

Parce que maintenant, faudra s'y faire, en 2010, y'a plus de pompistes (à mon grand désespoir, car je n'aime pas avoir les mains aromatisées au gasoil), et les pompes ne font pas que parler... elles diffusent aussi de la pub !

Un écran 12 pouces, placé en dessous du compteur qui défile, brille, tel un joyau, et attire mon attention. Il diffuse de la pub pour le centre commercial accolé à la zone, ainsi qu'un centre de relaxation, tout proche.

Et pendant ce temps, le compteur tourne, les euros défilent, de manière quasi indolore, puisque je suis attirée par la lumière de la pub.

C'est la journée de ...

Aujourd'hui, jeudi 25 mars, c'est la journée mondiale de la procrastination.
Définition rapide : le fait de remettre au lendemain ce qu'on peut faire le jour même !

J'aurais aimé le savoir plus tôt, maintenant c'est trop tard, j'ai des rendez-vous à honorer toute cette journée.

Bon, alors j'écrirai sur ce blog demain. Ah, trop tard, rien que le fait de rédiger ces lignes est une contradiction avec moi-même

Bon, j'ai mal à la tête, à demain !

Lien article Zigonet

Tranche de rire

Aujourd'hui, j'ai décidé de vous parler d'une des personnes qui me fait bien rire à la télévision, Chris Esquerre. Si son nom ne vous dit rien, c'est que vous ne regardez pas Canal +, où il officie, dans des émissions en clair. Après avoir géré entre 2008 et 2009 une chronique sur "les magazines que personne ne lit" dans l'Edition Spéciale, il est dorénavant aux commandes d'un format court, une parodie de la télé, dans l'émission Pop Com, toujours sur Canal +, chaque dimanche à 18h30, en clair également.
Avec son humour décalé et incisif, il épingle avec talent des parutions ou des émissions qui se veulent sérieuses. Avec son côté "pince-sans-rire" que j'adore, il démontre l'absurde avec brio.
Puisqu'une vidéo vaut mieux qu'un long discours, regardez cette vidéo, qui date d'il y a quelques années déjà, mais n'a rien perdu de son piquant.


Son site officiel : http://chris.esquerre.free.fr/

On nous prend pour des (c)ruches

Ce vendredi 19 mars, un nouveau magazine vient de sortir, dans le secteur déjà bien encombré de la presse féminine. Son nom : BE, comme le verbe anglais 'to be', lancé par le groupe Lagardère. Mais BE fait surtout référence à Bee, traduction "abeille", ce qui laisse supposer que les lectrices sont invitées à former une communauté d'abeilles. Prix de lancement de cet hebdo, 1 euro, avant de passer à 1,50 € dans les semaines qui suivront.
La cible ? les femmes entre 24 et 35 ans. Autant vous dire que je suis un peu limite au niveau de la date de péremption, euh je voulais dire de ciblage. Mais je vais néanmoins tenter de vous décrire le concept.
Rien d'exceptionnel, ma foi. Beaucoup (trop) de pubs, pour des marques de fringues très chères, adulées des parisiennes et autres métropolitaines CSP+ branchées, rien que ça.
Quelques exemples de titres d'articles :
- Tous gaga de la Lady
- Demi Moore tweete pour la bonne cause
- La banlieue, c'est glam ! Sex and the cité
etc.
Parmi les articles qui m'ont intéressée, page 130, la chronique de Daphnée Burki, dont je raffole déjà des chroniques dans son émission le midi sur Canal plus. (L'édition spéciale). J'ai beau détester la mode, elle parvient à attirer mon attention avec ses bons mots.
Notons aussi celui qui évoque le livre de Yaël MyMoon, qui vient de sortir un livre de billets d'humeur. Article pas assez creusé à mon goût. Mais c'est le parti que BE a choisi : des articles brefs et courts, faciles à lire, pour les jeunes. Après tout, il est reconnu que les jeunes lisent de moins en moins, il faut donc adapter la taille des articles à la tendance actuelle. Vous ne trouverez pas d'article de fond dans cet hebdo, afin de ne pas obstruer nos cerveaux déjà bien encombrés de nos soucis de la semaine. D'ailleurs, la date choisie pour la sortie est un vendredi, ce qui n'est pas anodin.
En résumé, c'est un mag de jeunes qui parle aux jeunes, avec des mots de jeunes. Si vous ne savez pas ce qu'est facebook, si vous ne twittez pas, passez votre chemin.
L'originalité de BE tient en un mot : pluri-média. En effet, le magazine papier n'est qu'une composante du monde des abeilles. Dans la ruche, on peut trouver un site internet : http://www.be.com/ , ainsi qu'une mini-série tournée au sein de la rédaction, diffusée tous les vendredis à 20h40 sur la chaine JUNE (canalsatellite) et dès le lendemain sur leur site web.
Bon, franchement, vous l'aurez compris, je suis pas emballée par BE, ce magazine d'abeilles, dont je viens tout de même d'entretenir le Buzz...

Ecart de conduite

Autoroute de Dunkerque, Lomme, mardi 16 mars, 15h18.
Je prends la direction Lille, et je roule un poil plus vite que la limite autorisée. Le temps est sec, le soleil est présent dans la région depuis 2 jours.
Dans mon rétro je vois au loin arriver une camionnette blanche, qui semble plus rapide que moi. Je me rabats, afin de lui éviter de freiner. Elle me double. C'est une société que je ne connais pas, dont l'activité est de livrer du café aux entreprises. Le texte au dos de l'utilitaire me fait rire "livreur de bien-être". En effet, bon nombre de salariés stressés ont besoin de ce breuvage au quotidien pour passer un moment de détente entre collègues. La formule est donc bien choisie. Ce qui est moins fin, par contre, c'est l'inscription pile au dessus de la plaque d'immatriculation : "une remarque sur ma manière de conduire ? appelez le 080 ... ...".
Alors là, c'est fort en café ! (jeu de mots pourri, que j'assume). On nous invite à dénoncer ce conducteur ! Le message est on ne peut plus explicite ! Je n'en crois pas mes yeux.
Généralement, ce genre de boulot n'est pas sans stress : il faut livrer les clients rapidement, et en faire un maximum dans la journée. Certaines entreprises posent des "mouchards" dans les voitures, pour suivre leurs chauffeurs en temps réel.
Qui suis-je pour dénoncer la manière de conduire d'un autre ? Suis-je assez objective et compétente en la matière ? Ce n'est pas mon rôle !
De plus je vois mal une personne téléphoner à la société en question pour vanter la courtoisie au volant du livreur. Non, le français est râleur, c'est donc forcément pour se plaindre qu'il composera furieusement le numéro sur son clavier.

Cela me rappelle les moments sombres de l'histoire de France, la "dénonciation"...

Zappe si tu peux

En cherchant bien, j’ai trouvé plus idiot que La ferme célébrité. Si, c’est vrai, c’est possible, j'vous jure que c'est vrai, je vais vous expliquer de suite.
Le programme pseudo-agricole de TF1 propose à des ersatz de gens célèbres de s’enfermer en Afrique du sud pour s’occuper d’animaux. Tout cela afin de faire de la télé de divertissement, dixit Jean-Pierre Foucaut, et de valoriser des associations humanitaires à qui des "pépettes" vont être remises à la fin. C’est le côté « bonne cause-bonne conscience » de TF1 pour nous faire digérer du gros caca de girafe télévisuel. Loin de moi l’envie de développer, car je ne regarde pas, sauf quand ça passe au zapping.
On peut donc difficilement faire plus pathétique et crétin. Et pourtant si, sur Virgin 17 (TNT), un programme tient toutes ces promesses : Chante si tu peux. Des candidats s'affrontent à coup de chansons, qu'ils doivent interpréter pendant un certain temps, avec des contraintes, du type :
- avoir les pieds dans l'eau glacée... et chanter
- courir sur un tapis de course... et chanter
- se faire bouffer par un berger allemand enragé et baveux... et chanter
- s'enfermer dans une cabine dans laquelle tombe des vers de terre... et chanter
etc, etc.
Tout ceci sous l'oeil avisé d'un jury composé, entre autres, par Eve Angeli, choisie pour ses talents de chanteuse et ses milliers d'albums vendus.
Le meilleur abruti, euh, le meilleur chanteur, gagne.

Alors, vous regardez quoi ce soir ?
La ferme ou chante si tu peux ? Quel dilemme !

Insomnie

Que faire pendant 8 heures d'avion ?

Bah, dormir, pardi !

Eh bien non ! Pas cette fois-ci. Visiblement tout un petit monde s'est organisé pour contrarier mes projets.

Tout d'abord AIR FRANCE, qui a eu la bonne idée de me séparer de mon conjoint. Pas de quoi en faire un fromage, mais quand même.

00h00 : (Minuit, si vous préférez). Nous attendons l'embarquement. Je délaisse mon livre pour jeter un oeil sur mes voisins assis à ma droite. Ils sont au punch rhum coco depuis trois quart d'heure. Ils sont joyeux et rient pour n'importe quoi. Je suis tentée de faire de même (boire ET rire).

00h05 : début de l'embarquement, pas le temps pour le petit punch, ça rigole pas ! On appelle nos sièges. Je me fait bousculer par un groupe de mamies bronzées et pelées qui veulent absolument passer avant moi. J'hésite entre les rebousculer à mon tour ou faire une mauvaise blague (du genre "dépêchez-vous, vous allez le rater"). Ma bouche est restée fermée, pour le bien de tous.

00h20 : je suis enfin assise, sur une rangée de trois, à côté de moi près du hublot un couple de retraités qui ont l'air tout gentils. Mr attaque d'emblée son Suduku niveau 8, très fort ! J'aime bien ma place : près de l'allée, pour aller marcher un peu pendant le vol. La rangée du milieu est occupée par une famille, le petit dernier de 8-9 ans étant mon voisin de droite le plus proche. Il joue avec sa Nitendo DS, le son à fond. Je sens que ça va me gonfler. Sa maman lui demande de le couper, car on va décoller :

- niiiinnn ! hurle t-il, façon sirène d'ambulance.

Puis elle lui demande de remonter sa tablette :

- niiiin !

Quel organe vocal, ce petit grincheux ! Ce vol va être chouette ! L'hôtesse de l'air passe et replie sa tablette. Un peu intimidé, il coupe son bip-bip criard : merci madame l'hôtesse, ai-je pensé en mon for intérieur. Il regarde sa mère et grinche à nouveau. Celle-ci se contente de sourire.

Super Nanny, tu me manques.

00h25 : le commandant annonce que "tous les bagages ne sont pas chargés, donc on ne décolle pas de suite". Cela doit être à cause de ma valise, qui pèse trois tonnes : une valise de fille, quoi ! Ah, quand le commandant parle, il me fait penser à quelqu'un, mais qui ?

00h40 : ça y est, nos bagages sont dans la soute, le commandant nous fait un petit discours. Mais à qui me fait-il donc penser ? ah ! ça y est ! au commandant de bord dans le SAV des émissions de Omar et Fred ! "PNC aux portes, armement des toboggans"

1h30 : je demande poliment à mon voisin si je peux mettre mon Ipod sans le déranger. Parfois le bruit des écouteurs peut être désagréable. Il me répond

- Comment ?

Je repose ma question, en utilisant des mots plus simples.

- Comment ?

Oh, je crois qu'il est un peu dur de la feuille, donc cela va être OK pour ma musique. Par contre, quand ils parlent, le volume sonore est élevé.

2h30 : après une heure de musique, j'en ai un peu marre, j'envie Mr et Mmme Comment qui dorment la bouche ouverte.

2h45 : début du film ! ah, encore un film avec Sandra Bullock ? à croire que cette actrice ne fait que "des films pour les avions". Je zappe. Le petit grincheux dort aussi. Où est sa Nitendo, ça m'occuperait ? Ah, non, voilà les turbulences, et elles sont fortes. Je reprends mon Ipod, met un morceau au hasard. Ah, Creedence Clearwater Revival, ça va me calmer, ça tiens.

3h10 : je n'ai toujours pas sommeil et j'ai fait deux fois le tour de l'avion à pied. Puis l'hôtesse m'a demandé de regagner mon siège, car nous allons avoir 3 heures de turbulences. Hein, quoi ? 3 heures ?

4h15 : je me réveille, j'ai quand même dormi une heure, cool. A la télé, passe un reportage sur la montagne. Mr et Mme Comment hurlent à qui veut l'entendre qu'il ont envie d'une tartiflette.

Je cherche à taton mes boules quiès. Ah, des turbulences. Mr Comment veut se lever pour aller aux toilettes, mais je n'entends rien, avec mes boules enfoncées dans les oreilles. Il finit par me secouer un peu. J'en profite pour refaire un tour d'avion dans l'autre sens, cette fois-ci.

6h30 : Grincheux vient de grommeler un "niin" aigu quand sa mère lui a proposé un petit déjeuner. Il se rendort, ouf. Re-turbulences. Glop !

7h15 : je regarde un reportage sur des courses de catamaran : PA-SSIO-NANT. Je reprends mon Ipod, car toujours pas envie de dormir.

8h35 : atterrissage en douceur sur le tarmac de Roissy. La température extérieure est de... je préfère pas savoir ! J'ai envie de dormir, heureusement que le froid me réveille. J'aurai dû le boire, ce punch...

Un remède anti-crise

Imaginez une entreprise, une multinationale, par exemple, qui décide de délocaliser une de ses usines, pas assez rentable, au pays de Galles. Tout simplement afin de continuer à assurer des dividendes à ses actionnaires. Tout ceci serait une pure fiction, bien-entendu.
Imaginez un type, concerné par la fermeture de son usine, qui décide de s'enterrer vivant comme seule solution pour se faire entendre. Le tout orchestré avec l'aide de son fils, ses amis, relayé par les médias du monde entier...
David contre Goliath, en somme. Le pot de terre contre le pot de fer.
C'est pourtant l'ultimatum qu'un homme ordinaire compte poser dans le but de sauver son usine, sa région, et les emplois qui en découlent.
Comme je vous le disais, il s'agit bien là d'une fiction, puisque c'est le sujet du livre que je viens de terminer : Six pieds sous terre, de Ray French.
Contrairement à toute attente, l'auteur a réussi avec brio de me faire rire sur ce sujet normalement triste, qui est plus que jamais d'actualité. Ce livre compile tout l'humour "british", adapté à la situation, sans flirter avec la mièvrerie.

Bref, un livre que je vous conseille pour passer un bon moment, et méditer sur le monde d'aujourd'hui. (bah oui, un p'tit peu quand même...)

Six pieds sous terre, de Ray French. Editions 10/18 (poche)
http://www.10-18.fr/domaine-etranger-fiche-livre-9782264049285.html